MIRANDE POUR TOUTES ET TOUS

samedi 17 novembre 2018

Ecolonomies - interview présidente Zero Waste Gers





MTT VOUS FAIT FAIRE DES ECOLONOMIES ! 

Avez-vous entendu parler du mouvement « Zéro déchet » ? Il ne s'agit pas d'une mode, mais d'un mode de vie qui allie écologie et économies. Sans être extrémistes ni donneurs de leçons, les adeptes du « Zero Waste » sont des particuliers, des entreprises, des associations, des villes ntières même qui luttent contre le gaspillage et la sur-consommation en adoptant des gestes simples. La phrase d'accroche de l'association Zero Waste France est : « Dépassons nos limites, pas celles de la planète ».

Pour vous aider à faire un premier pas vers la réduction de vos déchêts et de vos dépenses,  nous vous proposons de découvrir une toute nouvelle association locale Zero Waste Gers. C'est Emmanuelle Robert, la Présidente, qui répond à nos questions.

Comment est née cette association ?
J'ai rencontré Emilie Goulvant Vidal, notre secrétaire, via le groupe  facebook : les licornes du 32 : Budget, entraide et minimalisme. Ce groupe est un entité locale du groupe national  Gestion Budgetaire, entraide et minimalisme, groupe créé par deux blogueuses à l’origine du bouquin stop à la surconsommation. Emilie tient une page facebook la tambouille de la douce où elle partage des recettes simples pour remplacer les produits du quotidien.
Un petit réseau s’est mis en place et nous voilà !

Pourquoi avoir créé une association ?
Nous avons créé une association car nous observions que la question de la réduction des déchets était peu représentée bien qu'abordable pour le grand public. Il y a bien sûr de nombreuses associations autour de la question du déchet, sur la sensibilisation au tri et la revalorisation, mais rien concernant les alternatives aux déchets et à la surconsommation, de plastique notamment. C'est ainsi que nous nous situons en amont car nous défendons l'idée que le meilleur déchet est celui que l'on ne produit pas.
Nos objectifs sont donc de sensibiliser le public, l’éduquer sur une approche citoyenne autour des enjeux de la réduction du plastique entre autre sur notre planète, pour notre santé et notre porte monnaie.

Pourquoi vous être rattachés à l'association Zero Waste France ?
Nous sommes avant tout des citoyennes, sensibilisées à cette thématique. Nous nous informons régulièrement dans l'idée d'avancer chacune à notre rythme vers le zéro déchet. Il était important pour nous, et d’autant plus car nous soutenons la démarches nationale de Zero Waste France, de pouvoir être accompagnées, soutenues et d’avoir une vraie reconnaissance dans  ce domaine. Zero waste France nous apporte des savoirs, savoir faire et savoir être afin de mobiliser le plus de gersois sur cette thématique. De plus nous souhaitons relayer les différentes campagnes de Zéro Waste France d’ici l’an prochain : « Faisons respecter le stop pub »,  « Défi rien de neuf », « Le tri partout »...(www.zerowastefrance.org/projets-campagnes)

Comment vous contacter et adhérer à l'association ?
Pour adhérer, c'est très simple : Vous pouvez nous rencontrer lors des manifestations ou nous contacter via mail ou facebook. L’adhésion est de 1O€, elle ouvre droit à des tarifs sur les ateliers fait maison qui pourront être proposés durant l’année ainsi qu'un accompagnement bienveillant dans votre démarche vers le zéro déchet.
Voici nos coordonnées et la composition du bureau :
ZERO WASTE GERS, 41 rue CAUMONT 32000 AUCH ; Mail :gers@zerowastefrance.org ; Site : zerowastegers.wordpress.com ; Page Facebook : zero waste gers ; Date de création : 16 juin 2018 ; Présidente : Emmanuelle ROBERT ; Secrétaire : Emilie GOULVANT VIDAL ; Trésorière : Jessica BAGNAROSA Forment ; Membres du Conseil d’administration : Julie PRAT, Mollie BROTHERTON

Y a-t-il réellement une urgence écologique ?
Oui il y a une urgence écologique, on le déplore un peu plus chaque jour dans l'actualité. Les climatologues font état d'un constat alarmant. Si rien n’est fait pour enrayer notre façon de consommer le plastique et les énergies fossiles, il n’y aura plus assez de ressources dans les 5O prochaines années. Aujourd’hui, on peut le voir, inondations, incendie, l’extinction d’espèce animales, l’utilisation de plus en plus importante de pesticides pour accroître les rendements, des flux migratoires dûs aux changements climatiques. Dans les prochaines années, nous devrons faire face à la montée des eaux, à la diminution massive des poissons, à l’accroissement de flux migratoire lié au climat, et à des guerres civiles. De plus, la consommation exponentielle de plastique se dissémine partout, notamment dans les océans où de véritables continents de plastique que les scientifiques appellent les « gyres ». Il existe ainsi cinq zones d’accumulation massive de plastique (dans le Pacifique nord, le sud, l’Atlantique nord, le sud et l’océan Indien . On peut ajouter la mer Méditerranée qui présente la même concentration en plastique qu’un gyre.
 C’est une réalité étayée scientifiquement et non des affirmations hurluberlus. 
Notre planète est en danger et nous en sommes les seuls responsables.

Quelles actions avez-vous déjà mises en place ?
Nous présentons lors de manifestation un stand des alternatives ainsi que des ateliers de fabrications. Nous soutenons le mouvement ALTERNATIBA. Nous avons organisé une marche éco responsable afin de ramasser les déchets.
De plus nous avons fait une première action auprès des collectivités dans le cadre de la célébration du centenaire du centenaire de l'armistice du 11/11. Des lâchers de ballons doivent avoir lieu, produisant de nouveaux déchets qui se dissémineront dans la nature. A ce jour nous n’avons eu aucune réponse à nos mails.
Avec les acteurs gersois de la gestion et de la valorisation des déchets, nous participons à une journée de sensibilisation dans le cadre de la SERD : semaine européenne de la réduction des déchets : Ateliers, grattiferia...au programme de cette journée du 17 novembre.

Quelles action à venir ?
 Nous allons poursuivre les actions déjà mises en place : sensibilisation, fabrication, ramassage...
Nous allons nous tourner vers les commerçants afin de les sensibiliser au tri, à la réduction de leurs déchets ainsi que la possibilité pour les clients d’apporter leur propre contenant. Dans cette optique,  nous mènerons également des actions « plastic attack » (aider les gens à laisser leurs nombreux emballages aux caisses des supermarchés en leur proposant d'autres contenants).
Nous souhaitons sensibiliser les personnes au STOP PUB, qui représente chaque année de nombreux détritus : près de 800 000 tonnes en France en 2015, ce qui correspond à une moyenne de 12 kg par habitant sur une année ou à 30 kg par foyer. Les imprimés publicitaires représentent 89% de ces quantités, les catalogues commerciaux, 5%, la presse des collectivités, 4%, et les journaux gratuits d’annonces, 2%.

Nous souhaitons mener des actions auprès des collectivités afin qu’elle puissent montrer l’exemple et proposer des alternatives aux gersois. Zéro Waste Gers a également pour vocation à soutenir des groupes, qui, à l'échelle du département voudraient alerter sur des comportements délétères pour l’environnement.


Concrètement, par quels gestes simples se lancer dans le « Zéro Déchet » ?
Préférer l’eau du robinet aux bouteilles en plastique, consommer plus local et se tourner vers les marchés pour faire ses courses. Utiliser des serviettes de table, éponges, lingettes lavables….afin d’arrêter la consommation du papier essuie-tout ou des mouchoirs. Stopper l’utilisation de plastique à usage unique comme les pailles, les gobelets, les sacs en plastique qui ne se recycle pas.

L’impact écologique quand on fait tourner la machine à laver est moindre par rapport à l'accumulation de plastique, véritable fléau pour notre planète, que représente le jetable.

Que répondre aux personnes qui nous disent que les couches et serviettes hygiéniques lavables, c'est le retour aux temps de nos grands-mères, et que, d'une façon générale, « il faut vivre avec son temps » ?
 Utiliser des couches et serviettes lavable n’est pas une question de retour en arrière. Il s'agit véritablement de peser le pour et le contre de ces pratiques, d'observer les avantages et les inconvénients. Certes, le lavable demande une organisation mais c’est vivre avec son temps que de vouloir de respecter son corps et la planète avec des objets sains et durables. On a voulu faciliter la vie des gens en créant des choses à usage unique. On sait désormais que pour être performants et rentables pour les industriels,ces objets sont bourrés de produits nocifspour notre corps.

Etre dans la démarche du Zéro Déchet, c'est donc vivre avec son temps, avec le souhait de vivre sainement, dans le respect des individus, de la nature et des matériaux sains. Le « matériel » zéro déchet représente un coût de départ mais qui est vite gommé sur le long terme puisqu'il permet des économies conséquentes.

Que répondre aux personnes de bonne volonté, convaincus par la nécessité d'un changement de mode de consommation mais qui argumentent qu'à titre individuel, nos actes ont peu d'impact par rapport au poids des lobbies des grosses entreprises, agro-alimentaires notamment ?
On n'est pas dans un acte individuel quand on est 7 milliards à les faire !
Vous avez raison, le poids des lobbies est fort, mais c’est le consommateur qui a aussi les cartes en main. Si nous consommons différemment, les industriels suivront le mouvement. Si vous arrêtez de consommer un produit, l’industriel devra s'adapter à la demande du consommateur. Les industriels cherchent à nous influencer sur ce que l'on doit acheter, avec la pub, le packaging. Avec la démarche Zéro déchet, on se débarrasse de cela et nous devenons consomm-acteurs. En effet, acheter c’est poser des actes. A nous de dire stop, pour que les industriels, poussés par leurs actionnaires, évoluent dans leurs pratiques par rapport aux emballages et au jetable. Si nous n'achetons plus de gobelets en plastique, pourquoi les industriels en produiraient-ils ?
Pour œuvrer dans cette dynamique, il est également important d'adhérer à Zéro Waste pour inscrire tous vos petits gestes individuels dans une optique plus globale. Cela permettra de donner plus de poids à ces préoccupations environnementales et impulser des changements à l'échelle nationale et internationale (débats, projets de lois, sommets internationaux...)